Solange vient de rentrer d'1 an à Kouvola, en Finlande

10 Septembre 2019
Elle a quitté le milieu stressant de la mode à Paris pour vivre une expérience beaucoup plus "slow" en Finlande.

Avant de partir je travaillais à Paris dans le milieu de la mode, milieu qui demande beaucoup d’investissement et où la pression est constante. Après plusieurs années à ce rythme je voulais faire une pause, voir le monde et ce  que je pouvais faire d’autre, j’envisageais une reconversion. Je voulais aussi améliorer mon anglais, j’avais envie de nouveauté et de challenge.

J’ai trouvé le programme CES sur Internet et j’ai tout de suite adhéré ! Découvrir un pays, une culture tout en pouvant aider les autres, un système bien encadré où le risque de « se planter » est très faible. J’ai donc commencé mes recherches principalement dans le nord de l’Europe (j’adore la neige, je suis originaire de Saint Etienne, le froid ne me dérange pas vraiment !)

Après 1 an de recherches, d’hésitations et de questionnements, le projet à Kouvola en atelier d’insertion de jeunes est arrivé par le biais du CIDJ, ma structure de soutien à Paris, et à ce moment-là, je me suis dit :  il est pour moi ! Et j’ai fait mouche, en 3 jours ma candidature à été retenue et je partais 2 mois plus tard pour la Finlande. J’étais dans un état d’excitation très élevé, pas de grandes inquiétudes, tout était rodé, à part quoi mettre dans ma valise, et bien sûr j’en ai trop pris !

Me voilà partie pour 10 mois dans le service jeunesse de la petite ville de Kouvola, j’ai emménagé avec 2 autres volontaires Judith (allemande, 19 ans) et Salvatore (italien, 27 ans), tous les 3 nous avions différentes missions dans cette organisation.

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Solange, Judith & Salvatore avec leur T-shirt de l’association. Premier événement, présentation du nouvel établissement Youth Club et bureau du service jeunesse de Kouvola. Fin août 2018

Pour ma part j’ai effectué 2 missions : au départ, un mi-temps en youth club (centre ouvert après les cours où les jeunes ados peuvent venir profiter des infrastructures avec leur copains) et un mi-temps en atelier d’insertion de jeunes adultes sans emploi. Après quelques mois, je me suis rendue compte que le travail avec les ados n’était pas pour moi. J’ai eu la chance de pouvoir passer à temps plein à l’atelier, où nous faisions un peu de couture et d’autres activités manuelles (réparation de meubles et de vélos, des créations artistiques, etc.). Tout était fait pour faire sortir les jeunes adultes de leur coquille, leur donner un nouveau rythme, de nouvelles règles et peut-être un jour leur permettre de trouver un emploi. Ce fût une grande réussite pour certains et pour d’autres plus difficile, mais des progrès étaient là.

J’étais en quelques sortes assistante du chef d’atelier « couture ». Un jour ma chef était absente elle m’a donc chargé de « surveiller » l’atelier. A un moment de la journée je cherchais un des jeunes, j’ai donc demandé (en anglais) à un autre s’il l’avait vu et il m’a répondu « Je ne sais pas » alors que depuis 5 mois que j’étais là il ne m’avait encore jamais parlé (encore moins en anglais). J’étais vraiment contente, et petit à petit j’ai gagné sa confiance. Quand j’ai raconté cette anecdote à m’a chef, elle était très fière car ce jeune homme était là depuis des années, et ce progrès était encore un pas en avant. Certaines journées étaient faites de petites victoires de ce genre. Les 10 mois n’ont pas toujours été roses, être à l’étranger n’est pas toujours facile, une des plus grandes difficultés fût d’être confrontée à une autre culture et à un autre système dans le milieu du travail, je venais d’un milieu très speed alors que là, le rythme était plutôt lent.

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Solange qui fait la décoration du bar du point snack du nouvel établissement du service jeunesse et Youth Club

Mon quotidien de volontaire était comme un quotidien d’employée avec différents job, de temps en temps des journées exceptionnel avec la promotion du programme européen et d’autre événement dans la ville. J’ai pu voyager autant que je pouvais, j’en ai beaucoup profitée l’avantage d’être volontaire je pouvais un peu arrangée mes horaires pour arrivée à temps à la gare !! Tout le monde me donnait des conseils, des lieux à visiter, de bonnes adresses.

Cette expérience fût vraiment positive pour moi en tous points : j’ai fait de très belles rencontres, j’ai pu me tester, me challenger, découvrir un peu plus ma personnalité et ce que j’aime faire.

J’ai aussi pu faire des choses que je n’aurais jamais faites en France. Par exemple, sauter dans un lac gelé après un sauna, passé 3h à admirer des aurores boréales avec une température de -20 degrés, me promener en forêt et prendre un grand bol d’air frais quand le moral n’est pas trop là. Je n’ai jamais autant marché que pendant cette année ! J’ai vraiment vécu à la finlandaise !

 

Mars, Ivalo,  aurore boréale

Autre chose que je n’aurais sûrement jamais vécu, c’est de passer Noël avec une vingtaine d’autres volontaires. Nous étions une dizaine de nationalités différentes, nous avions décidé de rester en Finlande par souci économique ou par challenge. Nous avons même dû marcher 10 km aller-retour dans la neige par -10°C pour pouvoir acheter notre repas (que nous avions voulu international) et avons tous cuisiné un plat de chez nous. Ma vie fût tellement différente durant cette année. Nous nous soutenions tous entre volontaires et colocataires, nous avons tissé des liens très forts.

23 Décembre Virrat, lors de nos 10km pour acheter notre repas de Noël

24 Décembre Virrat, nos cadeaux de Noël. Nous avions fait un Secret Santa

Décembre Virrat, vue sur le lac derrière moi le sauna. Au bout du ponton espace baignade au milieu de la glace.

Je suis de retour en France avec plein de souvenirs en tête, beaucoup de photos à développer, des nouvelles amitiés à entretenir, de nouveaux voyages a programmer pour aller rendre visite à tous mes nouveaux amis. Beaucoup de choses vont me manquer, les personnes rencontrées sur place, le respect qu’ils ont entre eux, pour et tous ce qui les entourent, des activités, la nature à proximité, et le must : le placard-égouttoir de la cuisine, le truc le plus utile au monde !

Bref maintenant il est temps pour moi de faire place à mon avenir et surtout de laisser place aux rencontres et opportunités que m’offre la vie.

Je suis revenue avec l'esprit encore plus ouvert et des envies de découvertes encore plus grandes.

 

Octobre, en summer cottage au bord d’un lac

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Helsinki place du sénat vue de la cathédrale Luthérienne. Fin janvier la semaine la plus froide.

Février, Tallinn vue sur les toits rouges

Publié par : Centre d'Information et de Documentation Jeunesse (CIDJ)