Garance est partie en SVE à l'Alliance Française de Pécs (Hongrie) avec le CIDJ

10 Mars 2016
De retour en France, nous avons interrogé Garance sur les moments clés de son année en Hongrie.

Le moment où tu as décidé de partir en SVE : Après avoir terminé mes études en médiation culturelle, je souhaitais approfondir mon expérience professionnelle dans la coordination de projets culturels. J’avais aussi profondément envie de partir à l’étranger. Le volontariat européen à l'Alliance Française de Pécs s’est alors présenté comme une alternative parfaite.

 

Le moment où tu as appris que tu partais en Hongrie : L’Alliance Française s'apprêtait à fermer pour Noël quand elle a su que le projet était approuvé. J'ai appris que je partais en SVE dans un train couchette. J’étais au milieu du Limousin dans un train très vieux et lent. Il s'arrêtait tout le temps et il y avait à côté de moi un gros chat fort sympathique qui accompagnait la deuxième passagère de la cabine. D'une certaine façon, le voyage avait déjà un peu commencé.

 

Le moment où tu as réussi à te faire comprendre en hongrois : Au bout d'un mois, les gens réussissaient à me comprendre quand je passais commande dans un bar ou dans un restaurant. Commença alors une période très cocasse où ils me répondaient en hongrois. A la fin de mon SVE, je commençais à écrire de courts mails en hongrois. A l'association, tout le monde savait que j’en étais l’expéditeur car mes phrases n'avaient généralement pas de sens. C'était très drôle.

 

Le moment où tu t’es sentie chez toi à l’étranger : Dès que je suis revenue de mes premiers voyages. Cet été par exemple, nous rentrions d'un voyage dans les Balkans avec une amie lorsqu'on a renseigné des touristes françaises qui allaient au Sziget Fesztival à Budapest. Elles nous ont demandé si on était aussi des festivalières et on leur a répondu « Non, on rentre chez nous ». Au bout d'un moment, je me sentais aussi chez moi quand je savais pourquoi des places, rues et statues portaient le nom de tel ou tel héros ou personnage historique.

 

Le moment où tu as pu prendre des initiatives : En plus des ateliers pédagogiques pour enfants, du ciné-club, des clubs de conversation et du journal francophone, je travaillais sur mon projet personnel. Celui-ci avait pour objectif d’enrichir les échanges interculturels entre les communautés hongroises, francophones mais aussi anglophones et hispanophones. Avec la deuxième volontaire, nous avons créé un blog photo sur les expatriés francophones vivant en Hongrie. J’ai aussi organisé deux événements avec l’aide de partenaires locaux présents dans la ville et l’équipe de l’Alliance Française : une sieste musicale sur la musique électronique française et une exposition sur le thème de la boîte à souvenirs du film « Amélie Poulain ».

 

Le moment où cette photo a été prise : C'était lors d'un événement de l'Alliance française au marché de petits producteurs de Pécs, nous devions préparer un repas avec les produits du marché lors d'une journée-festival organisée par une association locale. Il y avait des spectacles gratuits et notre repas était offert aux habitants de Pécs et aux personnes du marché.

 

Le moment que tu n’avais pas imaginé vivre : Je n'avais jamais imaginé que mes meilleurs moments de SVE se passeraient dans un refuge pour personnes SDF dans un quartier industriel de la ville de Budaörs, près de Budapest. Rien ne faisait rêver là-bas, et pourtant on a beaucoup ri entre volontaires. Le refuge avait un nom imprononçable : Menedékhaz Alapitvany. J'étais amie avec 2 volontaires de cette association et je partais souvent les voir. Le refuge se trouvait dans un vieux quartier dont les immeubles étaient les habitations d'ouvriers qui travaillaient dans un kolkhoze communiste avant la chute du bloc de l'Est.

 

Le moment où la France t’a manqué : Un jour, nous avions décidé de programmer le film La Haine au ciné-club de l'Alliance française. En regardant le film, j'ai réalisé que beaucoup de choses et de mots pouvaient être très difficiles à comprendre pour des gens qui n'avaient jamais vécu en France ou qui n'étaient pas au courant des problèmes sociaux qui existent chez nous. Il y avait pleins de mots et surtout de gros mots que je n'avais pas entendu depuis des mois. Cela m'a donné envie de retourner en France, de me balader dans Paris. En fait, c'était très agréable de ressentir ce manque et cela m'a un peu étonné de réentendre ces mots à mon retour en France. Partir à l'étranger nous fait nous sentir dépaysés en rentrant.

 

Le moment où tu t’es sentie européenne : Quand j’ai découvert la Hongrie et les autres pays que j'ai visités (Slovénie, Slovaquie, Croatie, Turquie, Albanie, Bosnie, Serbie, Monténégro, Autriche, Pologne), je me suis aperçue que j'étais profondément européenne et que j'aimais son histoire, ses langues, ses cuisines, ses paysages. Pour chaque différence qu'il y a entre nos pays, on trouve une ressemblance qui nous unit. Voilà ce que j'aime en Europe, c'est la joie de se sentir partir loin tout en restant proche de chez soi.

 

Le moment où tu as fait tes valises pour rentrer en France : Je pensais que le retour serait plus simple que l’aller, qu’il suffirait de remettre toutes mes affaires dans ma valise et abandonner quelques t-shirts. En fait c’est tout aussi difficile de refaire sa valise car on réalise bêtement qu'on n'échappe pas à la fin. Je quittais mes habitudes, mon appartement et surtout mes amis. Bien sûr, je n'ai pu emporter que le quart des souvenirs que j'avais accumulés. Ma tête étant pleine de souvenirs, j’ai préféré rentrer avec une valise légère, mais je me souviendrai toujours de ces objets que je n'ai pu emporter faute de place et de force pour tout transporter. 

 

Le moment où tu as fait le bilan de cette année : Aujourd'hui, je suis très heureuse d'avoir vécu mon SVE en essayant de prendre conscience de tout ce que je pouvais découvrir, prendre le temps de comprendre ce qui m'entourait et m'intéressait. Cela m'a permis de réfléchir à ce que je vivais dans ces moments précis et d'appréhender la période de bilan plus facilement.

 

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Source : https://europa.eu/youth/fr/article/47/34361_fr

Publié par : Centre d'Information et de Documentation Jeunesse (CIDJ)